
Le président de la République, Kaïs Saïed, a dénoncé ce dimanche à Monastir les dysfonctionnements de l’administration tunisienne, qu’il estime paralysée par des « textes taillés sur mesure » servant de prétexte à la persécution des citoyens.
Interpellé par les médias en marge de la commémoration du 25e anniversaire de la mort de Habib Bourguiba, le chef de l’État a fustigé les lourdeurs bureaucratiques et la corruption, soulignant que de nombreux diplômés tunisiens, compétents et innovants, se heurtent à un système rigide.
Il a révélé que près de 80 000 requêtes liées aux conditions des travailleurs ont été adressées à la présidence de la République, illustrant, selon lui, l’impact direct de ces blocages administratifs sur la croissance économique.
Saïed a également critiqué les « mauvais choix » en matière d’éducation, qu’il considère comme l’une des causes majeures du chômage massif. Il a rendu hommage aux responsables de l’époque post-indépendance, déclarant : « Bien que détenteurs d’un simple certificat d’études primaires, ils ont su bâtir l’État tunisien grâce à leur esprit combatif. »
Le président a insisté sur l’urgence d’agir pour servir le peuple et protéger la Tunisie, affirmant que le pays dispose de toutes les potentialités pour créer des richesses et instaurer la justice sociale.
Enfin, il a mis en avant l’importance des médias libres, véritables porte-voix de la volonté populaire : « Les médias en Tunisie sont libres, et nous ne sommes pas les gardiens de la pensée. Mais nous voulons des médias libres, qui expriment la volonté du peuple tunisien. »